Olivier SUIRE-VERLEY

Olivier SUIRE-VERLEY - 12 la Halte 130x97

Du 8 au 23 décembre 2012

« Ils traversent le tableau comme on traverse l’existence. C’est la vie, la nôtre, la vôtre, que cet artiste met en scène en privilégiant une économie de moyen qui la rend, plus insolite, encore. Des hommes, des femmes, des enfants, des animaux, déambulent. Parfois solitaires, parfois foule confuse.
Ils se croisent, se côtoient, s’effleurent, manifestement pressés d’atteindre un but. Mais lequel? Après quoi courent-ils? Ces silhouettes qui se dessinent, qui se devinent, sont les traces d’une migration initiée par les homo-sapiens, il y a des milliers d’années. A l’évidence, l’homme n’a jamais cessé de s’activer pour trouver le bonheur qui éternellement le laisse insatisfait. Les mouvements, les ombres, les postures, se détachent d’un fond qui permet, parfois, de les situer géographiquement.
Les couleurs sont chaleureuses mais au-delà de l’originalité du caractère pictural, cette oeuvre affiche des vertus philosophiques. A travers ces traces, furtives, passagères, elle suscite des interrogations. Suire-Verley a souvent discuté de cette notion subjective avec son ami d’enfance, l’écrivain-comédien Bernard Giraudeau, récemment décédé. Les vagabondages du comédien, aux quatre coins de la planète à la découverte de peuples et de civilisations différentes, ne sont pas étrangers à la prise de conscience du peintre à l’égard de la destinée de l’espèce humaine. »

Thierry Sznytka

A l’issue de l’exposition de Bois-Colombes, La galerie en Ré présentera les oeuvres en Espagne à Barcelone, tout le mois de janvier 2013 dans le quartier de Gracia.

« Emporté par la foule … »

Olivier Suire-Verley nous parle de voyages lointains, de somptueuses évasions colorées, de promesses de lendemain et de fruits aux marchés… l’écho chantant du monde.

Aux marchés de l’atelier le peintre se fait plus intimiste. Un autre temps se dévoile, celui de la traversée de la toile, métaphore de la vie…
Une petite musique, intime et intemporelle, sourd de ces visions pudiquement distanciées qui évoquent la notion de « passage »… Les valeurs du noir et blanc dessinent une frise ou prédelle,cadrent le sujet au centre du tableau et livrent aux bons soins d’une couleur puissante et solitaire, le « bleu Klein », l’art d’unifier le lieu, le temps, la narration.

Quelle narration ? Celle du mouvement.
Vers le point de fuite de la toile, des anonymes s’avancent, massés, serrés, à pied ou à cheval. On ne connaîtra que leur dos. Fleuve humain dont le courant irrépressible cueille le spectateur pour l’emporter. La foule est en marche vers l’horizon.

Quel horizon ? L’envol.
Par-delà la rotondité de la terre quelques silhouettes s’élèvent dans l’horizon célébrant cet Envol si cher à Folon auquel se joint Suire-Verley en forme d’hommage.

Anne Brandebourg, historienne de l’art
décembre 2012

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